Pour l'instant, le tracé de la future ligne 400 000 volts n'est pas connu (il ne le sera que dans un an) et pourrait passer par le Carembault (le long de l'A1) ou la Pévèle (comme actuellement). Le collectif ne prend cependant pas position sur le choix du tracé, mais s'oppose purement et simplement au projet de doublement de la ligne : « Un projet dangereux pour l'agriculture et l'environnement, pour la santé humaine (...) RTE n'a pas entendu les craintes légitimes des populations », écrit le collectif dans un tract. A.-G. D.
La manifestation est prévue à 15 h, devant le siège de RTE à Lomme, 913, avenue de Dunkerque.
La Voix Du Nord
Après le débat public, organisé cet hiver, RTE a ainsi annoncé hier, à Lille, sa décision de poursuivre son projet : passer d'une ligne simple à une ligne à double circuit aérien de 400 000 volts.
Le tracé exact pas connu avant l'été 2013
Pourtant, le courant passe déjà sur ces trente kilomètres qui traversent l'Arrageois, le bassin minier et la Pévèle. « Mais,a réaffirmé le directeur régional de RTE, Dominique Haudard, cette ligne construite en 1963 est devenue le maillon faible du nord de la France. Nous sommes en limite de capacité. Nous devons accompagner la transition énergétique et augmenter la capacité.
» Le responsable raisonne à l'échelon européen, évoque les flux entre la France, la Belgique, l'Allemagne... Des enjeux qui dépassent les habitants concernés, pour qui le projet symbolise d'abord plus de pylônes et plus hauts (50 mètres en moyenne contre 40 actuellement), le double de câbles, des conséquences environnementales, sanitaires, agricoles... Autant de craintes qu'ils ont criées haut et fort lors des débats. Ont-ils été entendus ? RTE matraque un mot : concertation. « Après avoir digéré tous ces éléments, RTE poursuit une élaboration concertée, chacun pourra s'exprimer dans des réunions et des permanences. Nous allons mettre en place des groupes de travail thématiques. La commission nationale de débat public va aussi nommer un garant indépendant », détaille le nouveau directeur du projet, Jean-Louis Carlier.
RTE s'engage à prendre en compte les élevages de bétails, éventuellement à réduire la hauteur des pylônes dans la Pévèle pour préserver le paysage, et à ne pas construire en surplomb d'habitations. « À l'heure actuelle, 150 maisons sont à moins de cent mètres de la ligne, on espère qu'elles seront moins nombreuses », poursuit Jean-Louis Carlier. Le tracé sera donc revu, avec deux options : soit modifier légèrement la ligne actuelle ; soit longer l'A1 et le TGV, en traversant le Carembault. Il faudra attendre un an pour le connaître : « On va proposer au préfet le fuseau de moindre impact, et on affinera le tracé avant l'enquête publique en 2014. » En ligne de mire : un chantier en 2016 et 2017.
Coupe-circuits
Pendant ces quatre ans, le collectif anti-THT 59/62 entend bien jouer les coupe-circuits. Le collectif, qui réunit associations, élus et habitants, a déjà manifesté à Avelin début juin. « Nous n'avons pas été entendus, dénonce Pierre Rose, président.
Nous réaffirmons notre opposition à ce projet dangereux. » Le collectif fera à nouveau monter la tension, en manifestant le 27 juin à Lomme.
ANNE-GAËLLE DUBOIS
La Voix Du Nord
Quatre-vingts personnes participent, dans le calme à Avelin, à la première manifestation du collectif anti-THT 59/62
Publié le 03/06/2012 à 05h03
À quelques semaines de l'annonce de RTE (l'entreprise qui transporte l'électricité) de poursuivre ou non le projet de ligne à très haute tension
entre Avelin et Gavrelle, le collectif anti-THT 59/62 a organisé sa première manifestation, hier à Avelin. Environ quatre-vingts personnes, représentant douze associations, y ont participé dans le calme, solidement encadrées par les gendarmes, dont l'un d'eux était équipé de flash-balls. Côté élus, seuls Alain Duchesne, maire de Tourmignies, et Christian Musial, maire de Leforest, se sont joints au cortège.
Soixante-dix-huit pylônes !
Les manifestants ont cheminé du Hameau de la Becque, où se situe le poste d'Avelin et ses 78 pylônes (!) et la mairie d'Avelin. À l'issue de la manifestation, le maire, Jean-Claude Sarrazin, a reçu une délégation du collectif afin d'écouter les arguments des opposants à la ligne de 400 000 volts.
Le collectif demande le retrait immédiat du projet. « Il y a un risque démocratique, prévient François-Xavier Catteau, délégué régional Cap 21. Le président de la République a promis un grand débat énergétique en septembre. Pourquoi RTE prendrait une décision avant ce débat sur la transition énergétique ? » Les opposants au projet soulèvent « des craintes au niveau santé, au niveau environnement et au niveau agricole, selon Pierre Rose, représentant du collectif. Les arguments de RTE ne sont pas valables. C'est là-dessus qu'on va mener un certain nombre de batailles. On sait qu'il y a urgence on sait très bien quelle sera la décision de RTE mais on veut montrer notre détermination. » Le maire d'Avelin a lui voulu montrer son pragmatisme. En clair, la ligne verra le jour, veillons à ce que des compensations financières nous soient versées : « La partie Avelin-Gavrelle est la moins sécurisée du réseau. Il y a eu une panne de courant en mars (sur une autre ligne) : je peux vous dire la panique que j'ai constatée chez les habitants pendant cette période. Je défends au maximum l'intérêt de mes habitants », conclut Jean-Claude Sarrazin.
De 85 à 420 millions d'euros
Les discussions post manifestation ont également porté sur la qualité des deux tracés proposés, le coût des travaux (85 millions ou 420 millions si la ligne est enfouie). « Je voudrais qu'on me prouve qu'on a besoin de cette ligne, attaque Alain Duchesne. Je n'ai aucun argument pour dire qu'il faut ce projet. » Pour François-Xavier Catteau, « il est urgent d'attendre. » La prochaine réunion du collectif anti-THT 59/62 se tiendra le 15 juin à Leforest dans une des salles municipales. J.-F. S.
La Voix du Nord